Les fondatrices d'Opportunity for Women nous parlent plus d’elles et de leur projet
Marie et Lucie développent Opportunity for Women depuis plus de 2 ans !
Elles reviennent sur leurs motivations et leur parcours qui les ont amenées à créer cette association pour venir en aide aux femmes en Asie du Sud-Est... Cette interview est l’occasion de mieux connaître qui se cache derrière ce beau projet éthique et solidaire !
Et si on commençait par le début…
D'où t'es venu cet intérêt de venir en aide aux ethnies d'Asie du Sud Est ?
Marie : “ En 2008, je suis partie seule pour mon premier long voyage. Je voulais lui donner un sens et déjà passionnée de textile, j’ai choisi d’aller en Inde pour aider une association qui faisait travailler des lépreux dans un atelier de tissage et couture. J’ai été conquise par cette expérience que j’ai renouvelée ensuite au Cambodge dans une soierie. C’est au milieu des rizières en réfléchissant aux besoins de ces populations et à ce que je pouvais leur apporter concrètement que j’ai eu l’intuition de Opportunity for Women.”
Lucie : “J’ai découvert le tissage traditionnel lors d’un volontariat au Vietnam, j’enseignais l’anglais à des étudiantes de plusieurs ethnies, l’une d’elle, K’My, m’a montré sa tenue traditionnelle et m’a fait visiter un atelier de tissage, et là, j’ai eu un coup de foudre pour cet incroyable savoir-faire ! ”
Qu’est ce qui te motive chaque jour à développer Opportunity for Women ?
Lucie : “Les femmes que nous accompagnons ! J’ai eu la chance de visiter les 8 programmes de tissage et de rencontrer les femmes, alors je me sens vraiment responsable de les aider à vivre de leur passion, pour qu’elles puissent sortir de la précarité.”
Marie : “Je suis allée sur le terrain avec persévérance pour trouver et découvrir les communautés locales que nous accompagnons. Les images des villages, des paysages, des enfants qui courent pieds nus, des femmes qui tissent à l’ombre du toit de leur maison défilent comme un film gravé dans ma mémoire, gravé au fond de mon cœur. Je me bats en développant Opportunity for Women pour eux, pour la sauvegarde d’un savoir-faire ancestral."
Mais qui sont réellement les entrepreneuses derrière ce projet…?
En 3 mots, comment décrirais-tu ton rôle ?
Lucie : “Rapide, inventive et tout-terrain.”
Marie : “Persévérante, intuitive, fonceuse."
Quel a été votre modèle avant de vous lancer ?
Marie : “J’en ai pas vraiment, à l’époque, les marques éthiques n’existaient pas et on ne parlait pas du tout de transition écologique... Mais Gandhi ou Mère Teresa m’ont quand même beaucoup touchée.”
Quel est le rôle de Marie dans l’association?
Marie : “Mon rôle à beaucoup évolué, j’ai initié, structuré et mis en place le projet. Maintenant, je suis en transverse pour valider quand Lucie est au quotidien sur l’opérationnel. Nous sommes alignées sur la vision de Opportunity for Women et le développement stratégique que nous travaillons ensemble. Plus précisément, je suis plus orientée sur le business développement, le marketing digital et le site ecommerce.”
Bon allez… maintenant on veut tout savoir pour faire comme vous !
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent fonder un projet comme celui-ci ?
Lucie : “Ose prendre des risques, tu ne le regretteras pas ! Et surtout, n’hésite pas à demander de l’aide et des conseils.”
Marie : “Détermine bien le problème que tu veux résoudre, les personnes cibles qui seront bénéficiaires et la proposition de valeur. Retiens qu’une idée ne vaut rien tant qu’elle n’est pas exécutée alors ne réfléchit pas trop et suis ton intuition !”
Quels sont vos voeux pour les prochaines années à venir ?
Marie : “Je rêve de pérenniser nos programmes avec des commandes qui occupent une centaine de femmes à temps plein dans nos 8 coopératives”
Quel est ton endroit préféré en Asie ?
Marie : “Humhum… je n’en ai pas un mais beaucoup, chacun a une histoire et une saveur différente, chaque pays m’a marqué pour différentes raisons ! Mon pays coup de cœur a longtemps été le Myanmar, un voyage presque hors du temps puis en retournant 4 mois au Vietnam, j’ai vraiment aimé vivre à Saigon pour son côté business… Quant au Laos, on vit encore plus le moment présent ! Enfin, si on parle de calme et farniente, je retiendrais les paysages idylliques dans les îles, que ce soit en Thaïlande, Cambodge ou Vietnam.”
Lucie : “C’est une question difficile... Je dirais le village de Dung Kno (où est tissée la collection Niam Sa) car j’y suis allée à de nombreuses reprises et m’y sens presque chez moi !”
Selon toi, que devrions-nous faire pour aider davantage les minorités d'Asie du Sud-Est ?
Lucie : “Leur donner la parole car c’est le premier pas avant de les aider et cela permet de comprendre leurs besoins, écouter leurs conseils (nous avons beaucoup à apprendre de ces peuples qui représentent 5% de la population mondiale et préservent 80% de la biodiversité) et de leur donner confiance ! ”
Un coussin préféré ?
Lucie : “Ils ont tous une histoire incroyable et je rêve de les mixer sur mon futur canapé ! Si je devais en choisir un seul, ce serait le Dokmai jaune car il a été labellisé par La Belle Empreinte et représente l’aboutissement de ce qu’on veut mettre en avant : coton local cultivé sans produits chimiques, teinture végétale, tissage ancestral et couture en France par des femmes en réinsertion.”
Marie : “Mes coups de cœur sont très liés à l’histoire du coussin, les matières et les tisserandes ! Comme Lucie, je mets en premier la collection Dokmai, la coopérative de Dien Bien Phu est notre coopérative pilote la plus aboutie et c’est un bon exemple de persévérance également. La première fois que j’y suis allée, cela n’a pu aboutir… En les contactant 2 ans plus tard, nous avons trouvé une partenaire fiable et le projet a démarré sur les chapeaux de roue ! Plus généralement, mes chouchous sont les coussins en coton et teinture naturelle. ”